Campi, gondole, fondaco et sottoportego, Venise a tout un vocabulaire bien à elle. A ville unique, lexique unique ! En découvrant Venise, on comprend bien la nécessité d’inventer tout un vocabulaire pour décrire cette réalité si rare. Ce vocabulaire, c’est aussi un morceau de l’histoire de la ville, qui permet de la comprendre, de s’imprégner de son identité. Les vénitiens apprécieront vous entendre parler de campo plutôt que de piazza !
C’est parti pour une petite leçon de dialecte vénitien…
S’orienter à Venise : campo, calle ou canali ?
A Venise, pas de rues, pas de voitures, tout se fait à pied ou en barque. Le réseau de ruelles plutôt tortueux qui permet de se déplacer est en réalité composé de calle, dites callette quand elles sont plus étroites.
Au détour d’une calle vous arrivez sur un vaste espace, parfois doté d’une église ? C’est un campo, ou un campiello s’il est plus petit. Imaginez : à l’époque de la République de Venise, pour s’approvisionner, la ville a besoin de cultiver ses légumes. Les campi (pluriel de campo) sont utilisés pour les cultures, ou pour le paturage des animaux. Eh oui, campo signifie champ en italien. A Venise la seule à être digne du titre de place, c’est la Piazza San Marco !
Et si vous embarquez pour un tour de gondola sur les canaux, sachez qu’on les appelle rio, pluriel rii en vénitien. Au yeux des vénitiens, le seul Canal est le Canal Grande.
Donc si un vénitien vous dit « Prenez la première calle à gauche, continuez tout droit jusqu’au campo puis empruntez la calle qui longe le rio… » Ne soyez pas surpris !
Oui mais encore : sottoportego, nizioeto et sestiere
Certes, s’orienter à Venise relève du challenge.
Perdez-vous avec délice dans ses ruelles, non, ses calle, mais retrouvez toujours votre chemin en suivant les nizioeti. Ce drôle de mot venu du dialecte désigne les écriteaux blancs peints sur les murs pour indiquer les directions des principaux lieux de la ville.
Il vous faudra peut-être vous aventurer sous un sottoportego, littéralement un passage. Dotés d’arcades, plus ou moins hauts, ils sont typiques de Venise et bordent aussi bien la place Saint Marc que de petits canaux paisibles.
Vous voilà parés à vous promener d’un sestiere à l’autre ! Ah, oui, le sestiere, j’oubliais. Les latinistes auront reconnu la racine du nombre « six ». Tout simplement, les sestiere sont les quartiers de Venise, qui est divisé en 6 : Cannaregio, Castello, Dorsoduro, Santa Croce, San Marco et San Polo.
Venise et ses constructions : Ca’, Fontego et Scuole
Maintenant que vous savez vous orienter dans Venise, vous êtes prêts pour passer à l’étape supérieure : nommer ses bâtiments.
Peut-être avez-vous lu, dans notre article Venise vue d’en haut, de visiter le magnifique Fondaco dei Tedeschi ? On vous a conseillé d’aller à la Ca’ d’Oro, on vous a vanté les charmes des sottoportego ? Mais pour l’instant, ce charabia ne vous évoque rien !
Commençons par le Fondaco. Imaginez Venise, cité marchande, resplendissant sur la méditerranée. Les précieuse marchandises venues d’Orient entrent en Europe par la Sérénissime. Pour stocker ces produits, on construit tout simplement des entrepôts, le long du Canal Grande. Dotés d’une grande porte d’eau, ils permettaient de décharger directement depuis le canal. Aujourd’hui, ils sont encore là, reconvertis en musées, en magazins… certains, comme le Fondaco dei Tedeschi, font partie des incontournables pour une visite à Venise.
Et si on visitait la Ca’ d’Oro ? Ici, l’explication est toute simple : Ca’ signifie « casa » ! Les Ca’ sont donc d’anciennes demeures privées. Ca’ Rezzonico, Ca’ d’Oro, Ca’ Pisani… nombreuses sont ouvertes aux visiteurs et abritent aujourd’hui des trésor de l’histoire de l’Art.
Dernière visite, prenons notre ticket pour la Scuola Grande di San Rocco. Si scuola signifie école en italien, rien à voir avec les salles de classe que nous connaissons. Non, les Scuole étaient plutôt des sortes de Confréries qui s’occupaient des affaires de la ville et de charité. Splendides, leurs sièges avaient une importante fonction de représentation et se couvraient de dorures et de peintures raffinées. Visitez la Scuola Grande di San Marco ou celle de San Rocco pour vous en convaincre !
Photo de couverture – Lucbarre